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lundi 13 mars 2023

Évolution des formes des carènes des voiliers de la Whitbread, de 1974 à l’Ocean Race 2023

 Troisième partie
Du Volvo 65 aux IMOCA, 2014-2023

Depuis que je redessine les carènes des voiliers de la Volvo, je constate que l’évolution des formes a toujours évolué entre deux éditions. Avec l’imposition d’un monotype pour la 2014-15 Volvo Ocean Race, on pouvait espérer un véritable progrès, au vu de la diversité et de la qualité des idées des trois architectes de la Volvo précédente, et surtout de l’avancé des recherches sur les Mini-Transat ou les IMOCA. 


HOLCIM


Le choix de l’architecte du monotype Volvo 65, Bruce Farr, au lendemain de la victoire de Groupama 4 n’a pas manqué de surprendre. En effet, pour 2011-12, le cabinet Farr yacht Design n’a conçu que Abu Dhabi, arrivé cinquième, derrière trois voiliers du cabinet Juan Kouyoumdjian, qui s’était déjà octroyé les premières places dans les deux éditions de 2005-06 et de 2008-09.  


Dès le mois de décembre 2014, j’avais tracé les lignes de ce nouveau Volvo afin de comprendre ce que ce bateau avait dans le ventre. La première chose qui m’a frappé, c’est la taille de son bulbe, seulement 3,5 tonnes, proche du poids de ceux des IMOCA 60, alors que les VO 70 tendaient vers le double. Les 20 centimètres de tirant d’eau supérieurs ne sont pas négligeables, mais ne compensent pas la raideur que confère une quille de 7 tonnes. Les IMOCA sont des voiliers très légers conçus pour les courses au large, ils ont 5000 litres de ballast pour la brise et un petit bulbe pour le petit temps. La seconde surprise est venue lorsque j’ai cherché ce que le cabinet avait retenu de leur précédente création, Abu Dhabi. Le parti de ce voilier était assez radical, avec une étrave très ronde, une flottaison large et un bouchain assez bas. 


VOLVO 65


Le 65 conserve des flancs verticaux et un bau maximum avancé, mais présente des formes en V très ouvertes à partir du milieu de la coque. Comme ses formes sont typiques des TP 52, j’ai regardé les sections du voilier de Marcelino Botin, Camper, arrivé second en 2012. Marcelino est connu pour ses exploits dans cette classe, et la capacité de ses voiliers à planer au près par vent moyen est remarquable. Avec un bau maximum très reculé, à la gîte, le bateau se trouve sur un fond pratiquement plat sur la moitié de sa longueur, appuyé sur son bouchain, il plane merveilleusement. En superposant les sections de Camper et du 65, j’ai été surpris de la similitude des formes, certes plus douces sur le 65, avec un bouchain plus près de la flottaison, ce qui ouvre encore plus le V. Cependant cette ouverture ne lui confère pas une raideur comparable à celle que possédait Groupama 4. La carène de Juan Kouyoumdjian avait une raideur naturelle, grâce à ses formes pleines sous le bouchain, éloignant le centre de flottaison à la gîte. Pour sa faculté à partir au planning, il comptait sur ses lignes extrêmement tendues sur les huit dixièmes de sa longueur.


D’après ses caractéristiques, le VO 65 manque d’un peu de raideur et de voilure, ce qui n’est pas très bon, pour les performances. Il va gîter rapidement, et trouvera peut-être une allure qui lui sera favorable, mais si le vent monte, il risque de se trouver moins rapide qu’un 60’, mais plus apte à faire du près, en tous les cas, avec une vitesse qui risque de ne pas être supérieure à celle de ses aînés. 

 

La course, qui devenait de plus en plus compliquée tant sur le parcours que le décompte des résultats, avec des régates in-port, est suivi en France grâce à une étape à Lorient et la présence de Charles Caudrelier skipper du bateau chinois Dongfeng qui se place troisième derrière Abu Dhabi Ocean Racing mené par Ian Walker et Team Brunel.


Dongfeng Race Team


Dans la treizième édition de course autour du monde, la 2017-18 Volvo Ocean Race, les Volvo Ocean 65 subissent un refit et sept concurrents s’alignent au départ d’Alicante. Dongfeng Race Team l’emporte, avec un équipage franco-chinois skippé par Charles Caudrelier, et composé entre autres de Pascal Bidégorry, Franck Cammas, Jérémie Beyou, Justine Mettraux, Marie Riou et Kevin Escoffier. 


Cinq équipes IMOCA sont prêtes à courir autour du monde dans The Ocean Race 2023. 

 

Le dernier plan de Guillaume Verdier, Holcim-PRB, est bien caractéristique des dernières tendances des IMOCA, avec des redans marqués à trois niveaux, les fonds, le bouchain principal et un autre, plus haut. Une étrave qui rebique, avec une ligne de flottaison qui commence au dixième de la longueur du voilier, et se termine par un fond parallèle à la ligne d’eau sur le dixième arrière. Un centre de gravité très en arrière, une grand-voile reculée sur la limite arrière du bateau. Un foil généreux qui permet de rester en l’air sur toutes les allures. On est très loin de la forme des VO 65 qui datent d’une autre époque.


Holcim lines

Holcim-PRB 

Biotherm 

11th Heure 

Malizia III 

Guyot Environnement


Il y a également six voiliers VO65 qui courent The Ocean Race VO65 Sprint en participant à trois des étapes en Europe.




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