The History of Foiling 1861-2023
What else?
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HOLCIM |
As early as December 2014, I had drawn the lines of this new Volvo in an attempt to grasp what this yacht had in store. The first thing that struck me was the size of her bulb, only 3.5 tons, close to the weight of those of the IMOCA 60s, while the VO 70s were tending towards double. The 20 centimeters of extra draft aren’t insignificant, but they don’t compensate for the stiffness of a 7-ton keel. IMOCA racing yachts are very light boats designed for offshore racing, they have 5000 liters of ballast for the breeze and a small bulb for the light air. The second surprise came when I searched for what the firm had learned from their previous design, Abu Dhabi. The design of this boat was quite radical, with a very curved bow, a wide waterline and a low bilge. The 65 retains vertical sides and a maximum forward beam, but has a very open V-shape from the middle of the hull.
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Dongfeng Race Team |
Depuis que je redessine les carènes des voiliers de la Volvo, je constate que l’évolution des formes a toujours évolué entre deux éditions. Avec l’imposition d’un monotype pour la 2014-15 Volvo Ocean Race, on pouvait espérer un véritable progrès, au vu de la diversité et de la qualité des idées des trois architectes de la Volvo précédente, et surtout de l’avancé des recherches sur les Mini-Transat ou les IMOCA.
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HOLCIM |
Le choix de l’architecte du monotype Volvo 65, Bruce Farr, au lendemain de la victoire de Groupama 4 n’a pas manqué de surprendre. En effet, pour 2011-12, le cabinet Farr yacht Design n’a conçu que Abu Dhabi, arrivé cinquième, derrière trois voiliers du cabinet Juan Kouyoumdjian, qui s’était déjà octroyé les premières places dans les deux éditions de 2005-06 et de 2008-09.
Dès le mois de décembre 2014, j’avais tracé les lignes de ce nouveau Volvo afin de comprendre ce que ce bateau avait dans le ventre. La première chose qui m’a frappé, c’est la taille de son bulbe, seulement 3,5 tonnes, proche du poids de ceux des IMOCA 60, alors que les VO 70 tendaient vers le double. Les 20 centimètres de tirant d’eau supérieurs ne sont pas négligeables, mais ne compensent pas la raideur que confère une quille de 7 tonnes. Les IMOCA sont des voiliers très légers conçus pour les courses au large, ils ont 5000 litres de ballast pour la brise et un petit bulbe pour le petit temps. La seconde surprise est venue lorsque j’ai cherché ce que le cabinet avait retenu de leur précédente création, Abu Dhabi. Le parti de ce voilier était assez radical, avec une étrave très ronde, une flottaison large et un bouchain assez bas.
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VOLVO 65 |
Le 65 conserve des flancs verticaux et un bau maximum avancé, mais présente des formes en V très ouvertes à partir du milieu de la coque. Comme ses formes sont typiques des TP 52, j’ai regardé les sections du voilier de Marcelino Botin, Camper, arrivé second en 2012. Marcelino est connu pour ses exploits dans cette classe, et la capacité de ses voiliers à planer au près par vent moyen est remarquable. Avec un bau maximum très reculé, à la gîte, le bateau se trouve sur un fond pratiquement plat sur la moitié de sa longueur, appuyé sur son bouchain, il plane merveilleusement. En superposant les sections de Camper et du 65, j’ai été surpris de la similitude des formes, certes plus douces sur le 65, avec un bouchain plus près de la flottaison, ce qui ouvre encore plus le V. Cependant cette ouverture ne lui confère pas une raideur comparable à celle que possédait Groupama 4. La carène de Juan Kouyoumdjian avait une raideur naturelle, grâce à ses formes pleines sous le bouchain, éloignant le centre de flottaison à la gîte. Pour sa faculté à partir au planning, il comptait sur ses lignes extrêmement tendues sur les huit dixièmes de sa longueur.
D’après ses caractéristiques, le VO 65 manque d’un peu de raideur et de voilure, ce qui n’est pas très bon, pour les performances. Il va gîter rapidement, et trouvera peut-être une allure qui lui sera favorable, mais si le vent monte, il risque de se trouver moins rapide qu’un 60’, mais plus apte à faire du près, en tous les cas, avec une vitesse qui risque de ne pas être supérieure à celle de ses aînés.
La course, qui devenait de plus en plus compliquée tant sur le parcours que le décompte des résultats, avec des régates in-port, est suivi en France grâce à une étape à Lorient et la présence de Charles Caudrelier skipper du bateau chinois Dongfeng qui se place troisième derrière Abu Dhabi Ocean Racing mené par Ian Walker et Team Brunel.
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Dongfeng Race Team |
Dans la treizième édition de course autour du monde, la 2017-18 Volvo Ocean Race, les Volvo Ocean 65 subissent un refit et sept concurrents s’alignent au départ d’Alicante. Dongfeng Race Team l’emporte, avec un équipage franco-chinois skippé par Charles Caudrelier, et composé entre autres de Pascal Bidégorry, Franck Cammas, Jérémie Beyou, Justine Mettraux, Marie Riou et Kevin Escoffier.
Cinq équipes IMOCA sont prêtes à courir autour du monde dans The Ocean Race 2023.
Le dernier plan de Guillaume Verdier, Holcim-PRB, est bien caractéristique des dernières tendances des IMOCA, avec des redans marqués à trois niveaux, les fonds, le bouchain principal et un autre, plus haut. Une étrave qui rebique, avec une ligne de flottaison qui commence au dixième de la longueur du voilier, et se termine par un fond parallèle à la ligne d’eau sur le dixième arrière. Un centre de gravité très en arrière, une grand-voile reculée sur la limite arrière du bateau. Un foil généreux qui permet de rester en l’air sur toutes les allures. On est très loin de la forme des VO 65 qui datent d’une autre époque.
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Holcim lines |
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Holcim-PRB |
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Biotherm |
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11th Heure |
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Malizia III |
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Guyot Environnement |
Il y a également six voiliers VO65 qui courent The Ocean Race VO65 Sprint en participant à trois des étapes en Europe.
1 - Des Maxi des années 1970 aux premiers W60
2 – Des Volvo 60 aux Volvo 70
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EF Language Sail plan © F Chevalier |
Pour l’édition 1997-98, la Whitbread Round The World Race se dispute avec les W60, et le score se décompte en points, au lieu de temps additionné au long des étapes, qui sont au nombre de neuf. Dix concurrents quittent Southampton pour ce tour du monde dont la dernière étape passe par La Rochelle. Bruce Farr signe 8 des 10 plans, et s’octroie les sept premières places, et la neuvième, avec l’équipage féminin mené par Christine Guillou. Paul Cayard, célèbre régatier, remporte la victoire sur EF Language devant un chiffre impressionnant de figures de la course, comme Dennis Conner, Chris Dickson, Laurie Smith, Grant Dalton, Ross Field ou John Kostecki. Les plans Farr sont tous très proches, avec des formes encore assez rondes par rapport aux précédents Maxi.
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EF Language |
Déjà sponsorisé par Volvo en 1997-98, la Whitbread suivante change de nom et devient la 2001-02 Volvo Ocean Race.
La nouvelle jauge qui définit les VO 60 autorise le gréement carbone, ce qui va booster ces voiliers et modifier profondément leur comportement. Sur les huit candidats à la victoire, six plans conçus par Farr Design prennent le départ. L’équipe du Nautor Challenge a fait construire deux bateaux, dont un signé Bruce Farr, Amer Sport Two, l’autre, Amer Sport One, étant de la main de German Frers, Jr., « Mani Frers ». Le skipper Grant Dalton a réservé son choix jusqu’au dernier moment, laissant le yacht de Farr à l’équipage féminin de Lisa McDonald. Enfin, le huitième est le Norvégien Djuice Dragons, imaginé par Laurie Davidson.
Ce qui frappe en regardant les trois dessins, c’est d’une part l’étroitesse de la flottaison des voiliers, et d’autre part, le creux assez prononcé des carènes. Les trois concepteurs ont en effet créé des coques minces, munies de ballasts le plus à l’extérieur possible, avec un petit bouchain arrondi, jauge oblige, au niveau du maître-bau.
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Illbruck Challenge lines © F Chevalier |
Pour Farr, un bateau doit être une « luge » coupée conformément aux exigences de la jauge. La coque semble sculptée à la serpe : l’avant est taillé en pointe selon un plan incliné suivant un tracé de pont rectiligne de l’étrave jusqu’au mât. Suit une seconde coupe verticale sur 50 cm et parallèle sur chaque bord. Celle-ci se prolonge loin sur l’arrière. Enfin, l’ultime taille intervient sur les flancs, à 45° vers le bas de la quille au point de mesure de la chaîne. Elle se poursuit sans artifice jusqu’au tableau arrière.
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Djuice Dragons lines © F Chevalier |
Laurie Davidson a privilégié la sécurité et créé une forte réserve de flottaison sur l’avant, pénalisée par une grande surface développée. Le voile de quille de Djuice semble important par rapport aux autres.
Mani Frers' Amers Sport One lines © F Chevalier
Le dessin de Mani Frers montre une plus grande raideur, avec des flancs moins évasés que ceux de ses concurrents, et une étrave plus rasante. Son voile de quille, légèrement en avant du mât, favorise les allures de près, mais rend le racer plus volage aux allures portantes. Son plan de voilure et très reculé, avec un mât proche du milieu.
Les bateaux de Farr remportent les deux premières places, Illbruck Challenge devant Assa Abloy, le tracé de Mani Frers est sur l’ultime marche du podium. Celui de Laurie Davidson se contente de la sixième position, avec une victoire dans la dernière étape.
Illbruck Challenge © F Chevalier
Pour la 2005-06 Volvo Ocean Race, une nouvelle classe de voilier est introduite, le Volvo Open 70. Plus longs, relativement plus légers, plus toilés, avec des quilles basculantes et deux safrans possibles, ils héritent des progrès de l’America’s Cup comme ceux des TP52 ou des Open 60.
Juan Kouyoumdjian est le grand gagnant de l’épreuve, son ABN Amro One remporte 16 des 22 manches de cette course et son ABN Amro Two, skippé par Sébastien Josse, se place en quatrième position, établissant un nouveau record de vitesse sur les 24 heures. Les quatre VO 70 de Bruce Farr, Pirates of Caribbean, barré par Paul Cayard, Brasil, Ericsson et Movistar s’intercalent, et le voilier australien conçu par Don Jones, Brunel-Sunergy, termine dernier.
ABN Amor One's lines © F Chevalier
Les plans de Juan exploitent au maximum la jauge, plus large, donc plus raide, étrave inversée et rasante, quille basculante, pivotant à l’intérieur de la coque, ce qui augmente encore la raideur au près, carène fuyante sur la moitié arrière, dérive profonde, quille allongée avec une section réduite. Plus puissantes et plus planantes, ces coques s’imposent et vont marquer les carènes à venir.
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Movistar's lines © F Chevalier |
Bruce Farr a cherché la finesse et l’équilibre, avec un safran dans l’axe du voilier. Movistar perd sa quille, l’équipage est repêché par ABN Amro Two.
Brunel-Sunergy's lines ©F Chevalier
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ABN Amro One Sail plan © F Chevalier |
La dixième édition de cette course autour du monde, la 2008-09 Volvo Ocean Race devient de plus en plus difficile à suivre pour le public. Elle part d’Espagne, passe par Le Cap, gagne Singapour, puis la Chine à Qingdao, traverse l’océan Pacifique du Nord au Sud, rejoint Rio et Boston, l’Irlande, Göteborg, Stockholm, et se termine à Saint-Pétersbourg en Russie ! On est très loin de la Whitbread en quatre étapes.
Sur les dix voiliers, Juan Kouyoumdjian en conçoit trois, Bruce Farr deux, le cabinet Botin Carkeek un, Reichel/Pugh un, et Roy Humphreys le dernier.
Ericsson 4, un plan JK, avec Torben Grael à la barre, domine la meute, suivi par Puma de Botin, mené par Ken Read, Telefonica Blue de Farr se place troisième.
Je n’ai pas eu l’occasion de finaliser les tracés que j’avais préparés pour l’édition de 2008-2009, aucun magazine n’ayant donné suite à ma proposition de publier les plans des cinq cabinets d’architecte.
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Ericsson 4 sail plan © F Chevalier |
Pour 2011-2012, sur les trois architectes en lice, Juan K en imagine la moitié, le Français Groupama 4 barré par Franck Cammas, l’Américain Puma skippé par Ken Read, et l’Espagnol Telefonica, mené par Iker Martinez. Farr Yacht Design en a dessiné un, Abu Dhabi ; le Chinois Sanya est l’ex- Telefonica Blue, un plan Farr, skippé par le vainqueur de 2006, Mike Sanderson. Enfin, Marcelino Botin, remarquable pour ses TP52, est l’auteur des plans de Camper pour ETNZ.
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Camper lines © F Chevalier |
De façon la plus surprenante pour cette « Box Rule », les plans des trois architectes s’avèrent totalement différents. Marcelino Botin a créé un véritable super TP52, fin, tendu à l’extrême, avec un centre de gravité très avancé, un bau reculé au trois-quarts de sa longueur et un tableau arrière rasant, des dérives immenses en arrière du mât, lui-même centré sur le milieu du voilier.
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Abu Dhabi lines (Farr Yacht Design) © F Chevalier |
Le plan de Farr rompt avec toutes les tendances. Considérant que ces racers planent à partir de la moindre brise, et stoppent brutalement dans les vagues trop abruptes, la coque doit se mettre au planning le plus vite possible, et basculer au près sans trop pivoter sur l’avant, afin d’augmenter la raideur. Résultat, une étrave monumentale, ronde et pleine, rasante, des flancs verticaux, un bau maximum autorisé dès la moitié du voilier, une ligne de flottaison large et centrée, des formes tendues, mais douces, des dérives fines et élaborées, pratiquement verticales et proches de l’axe. Le pont est bombé vers l’étrave, sans marquage de roof.
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Groupama 4 lines (by JK) ©F Chevalier |
Juan K a développé ses plans précédents en optimisant tous les avantages déjà acquis lors de la dernière édition remportée par le Suédois Ericsson. Des formes avant très élaborées, bien visibles sur les sections avant, sous un bouchain qui se poursuit jusqu’à la proue ; des fonds plats dès l’étrave, garantissant un départ au planning et écartant l’axe du voilier à la gîte pour une plus grande raideur ; des fonds arrière épousant la forme de la vague, afin de favoriser le prolongement du sillage et d’allonger la vague définissant la vitesse limite. Toutes ces caractéristiques ont démontré leurs avantages sur les autres concurrents.
Groupama 4 emporte le trophée Volvo sur le dessin Botin Camper, suivi par les deux nouveaux plans JK, Puma et Telefonica, les deux Farr terminant bons derniers.
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Groupama 4 Sail plan ©F Chevalier |
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Puma Sail plan ©F Chevalier |
Les six sections des deux V60 et des quatre V70 montrent bien l’évolution des formes des voiliers de cette période de la Whitbread. Entre le premier, le Laurie Davidson et le Mani Frers de 2001, la flottaison s’élargit.
Du premier V70 en haut à droite de Don Jones de 2006 jusqu’au Botin de 2011, le bouchain se précise et les formes se radicalisent.
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2 sections de VO 60 et quatre de VO 70, entre 2001 et 2011 ©F Chevalier
1 - From the 1970s Maxi to the first W60
2 - From the Volvo 60 to the Volvo 70
3 - From Volvo 65 to IMOCA
SECOND PART:
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- EF Language Sail plan © F Chevalier |
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- EF Language |
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ABN Amor One's lines © F Chevalier |
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Movistar's lines © F Chevalier |
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Brunel-Sunergy's lines ©F Chevalier |
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ABN Amro One Sail plan © F Chevalier |
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Ericsson 4 sail plan © F Chevalier |
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Abu Dhabi lines (Farr Yacht Design) © F Chevalier |
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Groupama 4 Sail plan ©F Chevalier |
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Puma Sail plan ©F Chevalier |