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lundi 6 avril 2015

2017 - America's Cup - 2017 AC48

America’s Cup 2017… 

Vous avez dit America’s Cup ?

L'AC48


Decrescendo...
C’est acté : depuis le 31 mars 2015, la nouvelle jauge de l’America’s Cup est adoptée, approuvée à la majorité (et non à l’unanimité) des challengers membres de la commission de la Cup.

En moins de deux ans, nous sommes passés du fantastique AC72 – le catamaran volant pourtant décrié à tort par les traditionalistes – à un fantomatique AC62… pour enfin aboutir à un AC48. 14,65 mètres de long ! On a jamais imaginé si petit dans cette fabuleuse histoire depuis 1851... Il sera certes plus économique à construire, plus facile à expédier, et aura moins d’équipiers. Dans le contexte d’une épreuve aussi mythique, « small » est-il vraiment « beautiful » ? À voir !

Le quasi-monotype AC48 sous les couleurs d'Oracle, le concepteur : tout est dit ! 

Au-delà de la réaction typique du « râleur » de base, il faut se souvenir que la Cup a été pour les architectes et concepteurs, depuis l’origine, une formidable machine à rêver, à innover, à créer.

Sera-ce encore le cas avec la nouvelle jauge ? On peut en douter, car à la lecture de la première version 1.0 du 31 mars 2015,  il apparaît que l’on est davantage dans le cadre d’une monotypie souhaitée depuis longtemps par le Defender Oracle. Les bateaux qui vont désormais s’affronter seront quasi identiques, à quelques détails près. Sous réserve d’inventaire, voyons ce qu’il est en, pour le moment :

-      -  l’aile et les voiles d’avant
-      - les coques
-       - et les bras de liaison ainsi que la plate-forme

devront être standardisés… Même moteur, même carrosserie conçus par l’architecte d’Oracle !

Pour se rassurer d’avoir été si audacieux, les rédacteurs de la jauge laissent encore aux techniciens et informaticiens, quelques os à ronger. Ceux-ci pourront ainsi divaguer sur :

-       - les dérives
-       - les safrans
-       - les systèmes permettant de contrôler l’aile, les dérives, les safrans et les détails des carénages aérodynamiques…

Medium Cup ?

Reste que l’épreuve reine de la voile sera noyée dans la masse des circuits de multicoques. Seul le pichet remis au vainqueur entretiendra la légende… Une Medium Cup, donc.

Cette image parle d'elle-même : les trois bateaux ont été proportionnellement réduits ou agrandis à la même taille que l'AC48. Flagrante révélation : la surface vélique de l'AC48 est la plus petite ! Vous avez dit 'Medium Cup' ?...

Vive la Petite Coupe !!!

Du coup, l’ex-Little America’s Cup (ex-petite Coupe de l’America) désormais appelée Little Cup (Petite Coupe), disputée en C-Class (Classe C) devient l’unique compétition où l’inventivité des architectes navals, des innovateurs, des créateurs est ouverte. Seules contraintes : la longueur, la largeur et la surface de voilure sont de mise.

Autant le dire tout de suite : vive la Litte Cup !

François Chevalier & Jacques Taglang

2 commentaires:

  1. Si j'ai bien compris, selon vous, les AC48 ne sont pas dignes d'une coupe de l'América car ils sont trop petits, et la jauge ne laissera pas suffisament de marge de manoeuvre et de place à la créativité dans la conception des bateaux? Si c'est le cas, ne peut on pas voir cela comme une bonne chose puisque la part du talent des skippers prendra plus d'importance pour joueur la victoire? Je pose ces questions, car j'essaie de m'intéresser à la voile et je ne suis pas certain d'avoir tout compris!

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  2. Il faut revenir aux fondamentaux de l'America's Cup, épreuve où l'excellence a été de mise dès l'origine et même en 1851. C'est un principe qui est d'ailleurs mis en avant dans l'Acte de Donation (Deed of Gift) de 1857 et qui a toujours cours... L'excellence recouvre - dans l'esprit des donateurs de la Cup - aussi bien le talent des concepteurs des bateaux (designer, design team, chercheurs, aérodynamiciens, etc..) que celui des équipages, des skippers et de l'arrière garde de l'équipe à bord (navigateur, tacticien, stratège...), celui également des équipes à terre, des chantiers, etc... Dans la logique actuelle, le petit AC48, par son caractère de quasi monotype, met hélas de côté l'apport des designers. Un nouveau retrait au regard du Deed of Gift... A noter que le talent des skippers a toujours été déterminant dans l'histoire de la Cup. Les exemples sont nombreux !

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