UN PROJET DE FIGARO III
L’avantage des monotypes reste
évident : ils échappent à toute jauge. Aussi, pourquoi ne pas imaginer un
Figaro III pour le Cinquantenaire de la course (en 2019) dégagé des contraintes des
restrictions imposées par les jauges actuelles ?
À l’échelle de ces voiliers, entre
30 et 32 pieds, il est difficile de concevoir un multicoque pour solitaire, un
peu trop volage dès qu’il devient performant, quoiqu’il serait intéressant de
regarder du côté des trimarans à foils…
© François Chevalier 2016 |
Un monocoque à quille basculante,
équipée de foils semblables à ceux que l’on trouve sur les 60’ IMOCA, avec une
étrave large, favorisant le planning et laissant le voilier dans l’axe de sa
route à la gîte est une autre option.
© François Chevalier 2012 |
Lorsque j’avais étudié le projet de
Maxi scow de 100 pieds (30,50 m), en 2012, j’avais cherché à diminuer les
coups de butoirs dans la vague, en créant une marotte en V ouvert, dans le sens
horizontal et vertical, c’est-à-dire en plan et en profil. J’avais réalisé un
autre projet similaire en tenant compte de la jauge des WallyCento. Dans la
foulée, voyant les bénéfices de cette formule, j’avais dessiné un 70’ pour la
Volvo, un 60’ IMOCA et un 30’ de croisière rapide.
© François Chevalier 2012 - Projet Chevalier |
Mais les organisateurs de la Volvo
ont demandé à Bruce Farr un monotype de 65’, qui s’est avéré peu performant en
termes de progrès, la jauge IMOCA a limité le rayon de l’étrave des 60’. Dépité
alors par tant de blocages des progrès architecturaux, j’ai laissé mes projets
au stade de plans non terminés.
© François Chevalier 2012 - WallyCento |
Or, le premier mars dernier, on m’a
demande si je serais à même de réaliser un projet pour le nouveau Figaro III,
trois cabinets d’architectes étant sélectionnés pour proposer le monotype du cinquantenaire, avec une mise à l'eau cette année-là, en 2019 !
Je me suis fait un plaisir de
mettre au propre mon 30’, en lui ajoutant un pied de plus, et des foils à la
manière des 60’ IMOCA.
François Chevalier
FICHES TECHNIQUES DES YACHTS PRESENTES
Figaro III
Projet FcH
Fiche technique :
Architecte : François Chevalier
Chantier : Bénéteau
Mise à l’eau : 2018
Longueur : 9,45 m
Flottaison : 8,88 m
Bau : 3,60 m
Bout-dehors : 2,05 m
Tirant d’eau : 2,20 m
Déplacement : 2,25 t
Lest basculant : 0,75 tonne
Ballast : 1,5 t
GV : 35,40 m2
Voilure, près : 61,90 m2
Voilure, portant : 85,40 m2
Tirant d’air : 14,60 m
MaxiScow
Architecte : Francois Chevalier YD
Chantier : Multiplast (Lorient) ou Cookson Boats (NZ) de préférence
Construction :
Carbone composite
Longueur : 30,48 m
- 100’
Flottaison : 26,70 m
Bau : 7,20 m
Tirant d’eau : 5,60 m
Déplacement : 38 t
Quille pendulaire
Tirant d’air : 46 m
Voilure, GV + foc solent : 628 m2
Voilure, GV + gennaker : 1110 m2
WallyCento
Architecte : Francois Chevalier YD, Paris
Chantier : Multiplast (Lorient) ou Cookson Boats (NZ) de préférence
Construction :
Carbone composite
Conforme à la jauge WallyCento
Longueur : 30,48 m
- 100’
Flottaison : 26,70 m
Bau : 7,20 m
Tirant d’eau : 6,20/4,50 m
Déplacement : 45 t
Quille rétractable
Tirant d’air : 45 m
Voilure, GV + foc solent : 592 m2
Voilure, GV + gennaker : 1000 m2
Bonjour, Interessant concept, même si la classe semble s'engager vers un design plus classique.
RépondreSupprimerUne telle forme de coque (Revolution 29, le mini 888 de Mer Agitée, Cultisol ...) est-elle adaptable au concept de dériveur ou de dériveur lesté de croisière ? Après tout, ces formes donnent de la largeur et de la stabilité de formes, qui sont la base pour un dériveur ?
Merci de vos éclairages.
Bonjour,
RépondreSupprimerLe principe du scow ne s'adapte pas vraiment au dériveur lesté de croisière qui doit avoir une stabilité par son propre poids.
Hors la spécificité du scow qui est de planer, le plus souvent possible. Lourd, il va se planter dans chaque vague.
Ce projet Figaro III ne pèse que 2,25 tonnes et son gréement est sur l'arrière du centre du bateau, pas grand-chose à voir avec la croisière.
Cela dit, sur un dériveur lesté, une étrave un peu volumineuse et un bau généreux peuvent contribuer à améliorer sa stabilité et ses performances.
Depuis son origine, fin XIXe, le scow est un dériveur. Mais il a peu de rapport avec un dériveur de croisière.